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Anti-douleurs opiacés et grossesse, dangereux ?

Tramadol, codéïne, oxycodone... ça soulage c'est sûr, mais à quel prix ?




- « Ok Google. Dis-moi, quels sont les risques si je consomme des anti-douleurs alors que je suis enceinte ? »

- « Les risques pourraient être multiples, chère future mère. Ton petit peut développer, notamment, un ensemble de symptômes qu’on dit de type autistique : des troubles de la communication, des intérêts restreints, des perturbations des relations sociales… Mince. Je t’en aurais bien dit plus, mais je n’ai plus de batterie. Si tu veux continuer, re-charge moi ! »


Bon, comme notre ami Google n’a plus de batterie, soyons clair sur deux choses.


En France, la consommation des anti-douleurs opiacés (codéine, morphine, tramadol, oxycodone, fentanyl, poudre d’opium) est fortement encadrée. Aux Etats-Unis, l’accès est beaucoup plus simple, au point qu’on a affaire aujourd’hui à une véritable crise sanitaire ! Ensuite… on sait que parfois Google est un blaireau. On va donc plutôt s’appuyer sur la science, sur les recherches, bref un truc sérieux ! Une équipe de chercheurs a travaillé justement sur la question. Cher lecteur, ne te sauve pas, juste en dessous on te fait croquer les résultats :


En 2018, Rubenstein, Young et leur collèguent publient dans « Journal of autism and developpemental disorders » une étude du lien entre les cachetons ingurgités par les mamans et les troubles développés par leurs précieux bambins. Pour ce faire, ils ont sélectionné 2783 enfants avec des symptômes tels que ceux cités plus haut, et ont regardé toutes les prescriptions médicales que le Doc a fourni à maman.

Sur toutes ces ordonnances, 5,5% prescrivaient des anti-douleurs. Et puisque les chercheurs étaient motivés, ils ont regardé ausi pour chaque ordonnance à quelle période de la grossesse maman a pris ses médocs. Du coup, le verdict tombe : ils constatent effectivement un lien entre la consommation d’anti-douleurs et les troubles en question, et le lien semble encore plus fort si maman les prend pendant les 3 mois avant la grossesse, ainsi que pendant le premier trimestre.


Alors, que peut-on en conclure ?


Cela suggère qu’avaler ces cachetons juste avant ou pendant la grossesse, c’est efficace contre les douleurs mais que c’est potentiellement dangereux pour l’enfant.


Et les données scientifiques plus anciennes que disent-elles ? C’est simple : elles enfoncent le clou. En 2014, elles faisaient la liste de tous les risques associés à la consommation de ces anti-douleurs. Pour bébé, on retrouve des difficultés cardiaques, des « anomalies du tube neural » (cher lecteur, pour te cultiver, il te faut bien quelques mots compliqués) : c’est une malformation, une ouverture de la moelle épinière. Pour t’aider, la moelle épinière c’est comme un long cordon qui parcourt l’ensemble de la colonne vertébrale et qui sert à transmettre les messages qu’envoie notre cerveau à d’autres parties de notre corps... On trouve aussi des convulsions (tu sais quand tu trembles comme un dingue sans pouvoir le contrôler), des difficultés respiratoires… Et pleins d’autres risques encore, mais passons le discours scientifique: en résumé, c’est chaud pour bébé !


Point de nuance cependant, il se pourrait qu’il y ait un biais important dans nombreuses de ces recherches. En effet, en tendance, plus on prend d’anti-douleurs, plus ça veut dire généralement qu’on rencontre des soucis médicaux… de ce fait, il est possible que la prise d’anti-douleurs opiacés n’ait pas d’effet réel négatif en elle-même, mais que ce soit les soucis médicaux associés les réels coupables… C’est ce que suggère une étude récente publiée dans un très grand journal international (JAMA) par Diana Schendel et son équipe. Ils ont évalué la prise de médicaments chez 100 000 mères israéliennes et examiné les symptômes autistiques chez leurs enfants. Après avoir pris en considération les soucis médicaux (le nombre de diagnostiques), la prise d’anti-douleurs, même opiacés, était en fait associé à une réduction du risque autistique ! Le débat est donc aujourd’hui réouvert sur ce point…


Et chez maman, il doit bien y avoir des dangers ? Le plus connu déjà, l’addiction ! Nombres de consommateurs sont devenus accros aux anti-douleurs opiacés. Impossible de s’en passer ! Et puis bon, quand tu en as toujours envie, c’est difficile de maintenir une vie ordinaire. Du coup les pertes d’emplois et les tracas à cause des sauts d’humeurs liés au manque, ça devient plus fréquent que chez un individu lambda…


Mais pire encore, quand c’est l’overdose la situation est vite réglée. Clic clac kodak, c’est dans la boite. Mais pas l’appareil photo pour le coup, la boite, c’est le cercueil, celui qui te laisse au fond du trou et qui te donne plus aucune chance de t’en sortir. Et en voici les preuves : aux Etats-Unis, 17000 décès recensés en 2017 suite à une overdose d’opiacés prescrits légalement. Quand on te parlait de crise sanitaire…


Cher lecteur, maintenant que tu as le popotin entre deux chaises avec ces avis contradictoires, tu n’as plus qu’à prendre ton mal en patiente pour savoir qui prône la vérité… Et continuer de t’informer ! Ha, opioïdes*, vous nous faites cogiter.




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