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Le LSD, source de bien-être durable ?

Dernière mise à jour : 14 août 2020

Une étude des effets durables d'une expérience psychédélique contrôlée




À la recherche du bonheur ?


Pas besoin de te lancer dans différentes activités qui promettent monts et merveilles : de récentes recherches ont montré les bienfaits d’une substance synthétisée à partir d’un champignon parasite, le LSD ! Tu n’y crois pas ? Attends de lire ce qui suit... Quand on pense LSD, on pense hippie, toxico et culture psychédélique. En France, le LSD ou diéthylamide de l'acide lysergique, a été classé comme stupéfiant illicite en 1990. Il se présente le plus souvent sous forme de petits morceaux de papier (buvard ou carton) qui se mettent sous la langue. Si le LSD est une drogue, c’est parce qu’il est un psychotrope hallucinogène (ou psychoactif) puissant : il modifie les sens, l’humeur et la conscience. Autrement dit, le LSD te procure une expérience délirante qui change ta perception de la réalité.


Quand le chimiste Albert Hofmann découvre les effets du LSD en 1943, il imagine déjà son pouvoir thérapeutique extraordinaire. Le produit se répand tout doucement dans la communauté scientifique mais les expérimentations ne se font pas de façon rigoureuse : certains font l’apologie des bienfaits tandis que d’autres y attribuent de nombreux effets négatifs. La CIA (agence de sécurité des États-Unis) utilisera le LSD comme outil de torture psychologique jusqu’à ce qu’il soit finalement interdit.

Mais quelles sont les effets du LSD ? On parle d’hallucinations, d’anxiété, d’agitation ou de paranoïa. Mais de récentes recherches vantent aussi ses bienfaits, décrivant un profond sentiment de bien-être. Plusieurs expériences portent sur les effets immédiats, mais qu’en est-il des effets à long-terme ? Le point sur cette drogue, saine et sûre pour certains, problématique pour d’autres.



Une étude rigoureuse


En Suisse en 2017, le médecin Y. Schmid et le professeur M.E. Liechti ont publié un article dans la revue internationale Psychopharmacology. Seize adultes en bonne santé, sans antécédents particuliers de troubles psychiatriques ou de toxicomanie, ont passé plusieurs tests dans deux conditions différentes : une première où leur a été donné une dose de 200μg de LSD (à peu près l’équivalent d’un buvard) et une seconde où le produit était un placebo (substance sans principe actif). Les deux sessions étaient espacées de quelques jours, réalisées dans un environnement sécurisé, sans que ni les chercheurs ni les sujets ne sachent à quelle séance serait administré le LSD.



12 mois après l'expérience, les chercheurs ont évalué les effets sur l'humeur, les attitudes en rapport à la vie ou à soi-même, l'humeur, le sentiment global de bien-être, le ressenti face à la mort.

Les chercheurs souhaitaient vérifier que le LSD provoque bien des effets immédiats et comprendre l’évolution de ces effets à long-terme. Ainsi, les participants ont pu passer les tests pendant mais aussi après l’expérience (au 1er puis 12e mois suivant) afin d'évaluer (1) les effets à long-terme sur leurs attitudes en rapport à la vie ou à soi-même, les changements d'humeur, leurs comportements ou même leur sentiment global de bien-être ; (2) le caractère mystique (expérience subjective à caractère divin) ; et enfin (3) la transcendance de la mort c’est-à-dire le ressenti face à la mort.



Résultats ?

Tout d'abord, les chercheurs remarquent que le LSD a bien provoqué lors de sa prise un effet immédiat d’altération de la conscience : perception modifiée, frontière floue entre conscience et inconscience, et sentiment de compréhension profonde de soi, des autres et de l’univers. Ensuite, les participants ont noté des effets persistants positifs sur leur vie au cours des 12 mois suivant l’expérience : meilleure humeur, sensations de bien-être, amélioration des relations sociales, des comportements ainsi que des attitudes bienveillantes envers soi et autrui. Enfin, les sujets ont attribué tout cela à l’expérience du LSD et n’ont déclaré aucun effet négatif.


Et les autres études ?


Ces résultats sont en accord avec d'autres études où les participants avaient ressenti un état de bonheur comme celui que nous avons décrit, et certains articles parlent même d’une diminution de troubles comme l’anxiété ou la dépression. Pour d’autres en revanche, le LSD provoque une perte importante des repères pouvant amener à une dissolution de l'ego proche de la psychose : c'est ce qu'on appelle le bad trip, un état d'anxiété extrême accompagné de peur, d'agitation et de paranoïa.


Mais alors, le LSD : bon ou mauvais ? Tout dépend de la méthodologie : (1) la dose est le principal facteur de variation : plus elle est élevée, plus les risques sont importants ; (2) l'humeur, les attentes et la personnalité du sujet : les optimistes capables d'introversion et sociables sont les plus propices à une expérience positive ; (3) le contexte : un environnement plaisant, sûr et confortable auprès de personnes bienveillantes est préférable. Il existe des controverses importantes dans les études relatant des cas de bad trip et de mort où les circonstances exactes ne semblent pas tout à fait claires (implication d’autres drogues, intervention d’astreinte physique par la police). La principale limite à laquelle Schmid et Lietchi n’ont pas pensé est la prise en compte des attentes des participants vis-à-vis de l’expérience : Eh oui ! il est possible que les sujets aient tant espéré ressentir des effets positifs que ceux-ci se soient réalisés ! Autre limite importante à noter : le nombre de participants, trop petit pour qu’il puisse représenter la population générale. Reste que l’expérience est en accord avec une étude récente sur les effets neurologiques du LSD : d’un point de vue cellulaire, sa consommation développerait à nouveau la connexion de certains neurones ayant un rôle dans la régulation de l’humeur. Il pourrait donc contribuer à nous guérir des problèmes d’anxiété, de dépression, et même… de toxicomanie ! La communauté scientifique mondiale semble enfin reconnaître le pouvoir thérapeutique puissant du LSD : de quoi faire danser les hippies du monde entier… Source principale : Schmid, Y. et Liechti, M. E. (2017). Long-lasting subjective effects of LSD in normal subjects. Psychopharmacology, 235(2), 535–45.


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